Mes chers
concitoyens,
Je vous
remercie d’avoir répondu à l’invitation de cette cérémonie, ce qui signifie que les grandes dates de notre histoire ont conservé toute leur signification. C’est bon pour notre commune et c’est
bon pour la République. Car, le 14 juillet c’est une fête et c’est une fête nationale qui réunit tous les citoyens de ce pays autour de leurs valeurs.
Le 14
juillet, c’est tout d’abord, dans notre histoire, une insurrection spontanée pour libérer quelques condamnés d’une prison bien mal défendue. Mais, en prenant la Bastille, les insurgés sont
devenus des révolutionnaires, au sens le plus noble du terme, car sur les décombres d’un passé de contraintes et de frustrations ils ont construit un avenir, dont les promesses ont été gravées
dans le marbre de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : liberté, égalité fraternité. Ces trois principes fondamentaux, qui sont aujourd’hui nos valeurs, sont inscrits au
fronton de très nombreux édifices de la République.
La liberté,
c’est tout d’abord, pour nos enfants, le libre accès à l’école publique et aux connaissances qui leur sont prodiguées par le personnel enseignant. Mais, c’est aussi, pour le citoyen, la liberté
d’aller et de venir, la liberté de penser, d’avoir des convictions et de pouvoir les exprimer, la liberté de voter et de choisir ses représentants, élus locaux et parlementaires. Cette liberté
politique fait la force de notre démocratie qui a su résister à toutes les attaques, à tous les conflits, mais encore à l’érosion qui se nourrit de doute et de défiance. On rappellera toutefois
que la liberté n’est pas permissivité et que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres.
L’égalité
s’apprend très tôt à l’école, lorsque les enfants constatent qu’ils sont traités et considérés de la même manière quelle que soit leur origine, quelle que soit leur apparence, et que, bénéficiant
des mêmes droits, ils sont tenus aux mêmes obligations. Plus tard, dans la vie, on parlera de parité lorsqu’il s’agira de favoriser une égale répartition des hommes et des femmes dans les
instances politiques et dans les entreprises. Des progrès ont été faits. L’égalité, c’est enfin, pour le citoyen et l’usager la garantie d’un égal accès aux services publics, aux soins, à la
protection de l’Etat, et l’assurance d’un égal traitement par les lois et règlements.
Et, il y a la
fraternité, qui ne repose sur aucune loi, sur aucun texte, mais qui m’apparaît comme un mouvement des uns vers les autres, lorsqu’il s’agit de se côtoyer, de se comprendre, de se respecter, voire
de s’entraider. La fraternité est une vertu qui implique beaucoup de disponibilité, de prévenance de tolérance, lorsqu’il s’agit de s’accepter les uns les autres, tels que nous sommes, avec nos
qualités et nos défauts. Elle trouve sa source dans le noyau familial, mais irrigue toute la société, notamment par la voie des associations qui nous réunissent et qui ne sont pas exclusivement
caritatives.
Une liberté
bien comprise, admise dans ses limites, une égalité qui efface non pas toutes les différences, mais surtout l’injustice, une fraternité de tous les instants, en toute circonstance.
Ces trois
principes, ces trois valeurs qui nous ont été léguées par la Révolution de 1789 font aujourd’hui la richesse de notre démocratie et contribuent à son exemplarité dans le monde. Notre démocratie
est bien vivante, sur tout le territoire et dans toutes ses instances.
Il doit
en être ainsi dans notre commune pour que l’union finisse toujours par l’emporter sur la division et pour qu’il fasse bon vivre ensemble.
Le 14
juillet, c’est tout cela, et, peut-être encore un peu plus. Alors fêtons-le.
Certains avaient préféré l'ombre du marronnier.