Amédée Eugène ou Amédée Eugène dit Paul ou bien Paul ou encore Paul Gustave Eugène. On se perd un peu dans les prénoms du père de Roger Dumoutier exécuté par les Allemands à Pexonne le 1er septembre 1944. Malgré des prénoms "variables", il s'agit bien du même homme. On lui attribue même trois communes natales : Morcourt dans l'Aisne, Mirecourt dans les Vosges et Neufmaison dans les Ardennes.
Sa date de naissance (20 avril 1898 à Morcourt au domicile de ses grands-parents maternels, ses parents sont alors domiciliés à Omissy) et les autres renseignements recueillis concordent, il s'agit bien du même homme, celui dont la commune d'Essigny-le-Petit n'a pas inscrit le nom sur son monument aux Morts malgré une délibération du conseil municipal du 30 juin 1959.
Paul (on retiendra ce seul prénom) se marie le 31 mars 1919 à Essigny-le-Petit avec Marguerite Palmyre Thérèse Laure Génot.
Roger, le fils, et Paul, le père sont tous deux pris dans la rafle de Pexonne le 27 août 1944 (voir la page consacrée à Roger Dumoutier)
L'intégralité de l'article se trouve sur le blog plus particulièrement dédié à l'histoire de la commune en cliquant surce lien.
C'est le 3 septembre 1944, il y a 80 ans, jour pour jour, le jour de la libération de Fonsomme que Marcel Joube tombait, atteint par des balles ennemies.
Le lundi 18 novembre 2019 le blog "Essigny-le-Petit, naguère et jadis, parfois aujourd'hui" reproduisait deux articles de l'Aisne nouvelle du 22 juillet 1947 et du 16 août suivant relatant la pose d'une plaque mémorielle en l'honneur d'Émile Falentin et de Marcel Joube.
Vous pourrez retrouver cet article en cliquant sur ce lien
Pourquoi le blog s'intéresse-t-il aujourd'hui plus particulièrement à Marcel Joube ?
D'abord parce qu'il est Essignyacois.
Le registre d'état-civil essignyacois pour 1924 mentionne sa naissance :
On peut compléter les noms de ses ascendants par un aperçu de son arbre généalogique établi par Régis Joube, son neveu.
Né à Essigny-le-Petit, Marcel aurait pu figurer sur le monument aux Morts de la commune. Pourquoi n'y est-il pas alors qu'une délibération du conseil municipal le décide. C'était il y a 65 ans :
Dans une délibération du conseil municipal du 30 juin 1959, on peut lire :
Monsieur le maire rend compte qu'après enquête et d'après le désir exprimé par le conseil municipal, il y aurait lieu d'ajouter au monument aux Morts les noms de :
Marcel JOUBE ; tué à la Libération
Amédée DUMOUTIER ; décédé en déportation
Roger DUMOUTIER ; fusillé par les Allemands
Ce qu'on apprend sur son décès dans la presse, dans les registres d'état-civil, dans le Maitron
Marcel Joube est grièvement blessé le 3 septembre et décède le lendemain chez sa grand-mère domiciliée dans la rue de l'Église à Fonsomme.
Son acte de décès mentionne une adresse à La Garenne-Colombes, proche, donc, de son activité professionnelle aux ateliers de la Folie (Ces ateliers de la Folie sont une usine de matériel ferroviaire située à Nanterre dans les Hauts-de-Seine).
Cette adresse en région parisienne lui vaudra deux inscriptions sur les plaques mémorielles de la Garenne-Colombes :
sur le monument aux Morts
dans l'église Saint-Urbain de cette ville
Deux plaque mémorielles sont visibles dans des gares
à la gare de l'Est à Paris (rendue peu visible suite à des travaux)
à la gare de Saint-Quentin dans le hall
Fonsomme abrite 3 plaques d'hommage
sur le monument aux morts
sur une plaque près de ce monument
sur la sépulture familiale où il est inhumé dans le cimetière de Fonsomme
A la vue du titre de cette page, ce qui aurait pu passer pour une blague de gamins est en fait un moment tragique d'une journée noire d'un petit village lorrain.
Roger DUMOUTIER, caché dans l’armoire de la sacristie, sera découvert et expédié sur la place sans ménagement.
C'est déjà moins souriant. Ce le sera encore moins :
Les allemands continuent à fouiller chacune des maisons et ne trouveront en tout et pour tout qu’un révolver chez M.DUMOUTIER, que le milicien Louis PERDON exhibera avec arrogance. Cette maison cristallise l’acharnement des allemands qui y jettent des grenades, effrayant les otages persuadés qu’ils vont tous être exécutés. Extrait du blog http://pexonne27aout44.net/ de Guillaume Maisse
Nous sommes le dimanche 27 août 1944 dans le petit village de Pexonne en Meurthe-et-Moselle.
Massacré le 1er septembre 1944 à Merviller (Meurthe-et-Moselle) ; victime civile.
Roger Dumoutier fut capturé lors de la rafle de 112 personnes par le kommando Wenger le 27 août 1944 à Pexonne (Meurthe-et-Moselle). Il fut conduit à Baccarat (Meurthe-et-Moselle) à l’Hôtel du Pont, siège du Kommando pour avoir été en possession d’un révolver trouvé sous son oreiller. Il fut ensuite fusillé avec huit autres personnes dans la forêt de Grammont le 1er septembre 1944, à Merviller (Meurthe-et-Moselle).
Son nom figure sur la stèle commémorative des fusillés, à Merviller, sur le monument commémoratif 1939-1945 des déportés et fusillés et la fresque commémorative dans l’église Saint-Pierre-aux-Liens, à Pexonne et sur le monument commémoratif à Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle).
Article tiré de https://maitron.fr/spip.php?article244948, notice DUMOUTIER Roger par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 18 janvier 2022, dernière modification le 18 janvier 2022.
Roger Dumoutier n'est pas lorrain de naissance, il est né à Levergies le 14 juin 1925.
En lisant cette copie de l'acte de naissance de Roger Edgar, on comprend un peu mieux pourquoi le conseil municipal essignyacois a voté le 30/06/1959 la gravure de son nom sur le monument aux Morts. Pourquoi cela n'a-t-il pas été fait ?
Hormis le fait que sa maman soit essignyacoise, y a-t-il d'autres motifs justifiant cette inscription ?
Une visite au cimetière de la commune vous permettra de découvrir la sépulture de Roger où repose également sa mère et sa sœur Marcelle décédée en 1950.
Le nom de Dumoutier n'est pas inconnu des Essignyacois puisque Daniel Dumoutier, son jeune frère, fut maire adjoint et bénévole associatif dans la commune.
Vous en saurez plus dans un prochain article consacré à son père, Amédée dit Paul.
SOURCES :
Fiche de renseignement Stèles des fusillés forêt Grammont
Mémoire des Hommes
Mémorial Genweb.
Le Maitron
Archives départementales de l'Aisne
Archives départementales de Meurthe-et-Moselle
Archives communales d'Essigny-le-Petit
Cimetière d'Essigny-le-Petit
Guillaume Maisse pour son blog (lien plus haut dans l'article) et son ouvrage
Une nouvelle expo de Gérard Monsieur en mairie d'Homblières puis à Fontaine-Notre-Dame pour finir à Rouvroy :
la résistance dans le St-Quentinois : secteur Ceylan
En découvrant la quinzaine de panneaux, vous retrouverez la photo d'une Essignyacoise, Paulette Gras née Goguillon, une liste des actions des résistants F.F.I. dans le secteur et notamment sur la voie ferrée qui traverse la commune.
Et bien sûr, les évènements tragiques de Fontaine-Notre-Dame,....
Le couple a eu 3 enfants Huguette, Florent et Jean-Paul. Les deux garçons sont décédés, Huguette, l'aînée, habite toujours la commune.
A quelques jours du 80e anniversaire de la libération de Saint-Quentin, Gérard Monsieur vous propose une exposition sur la résistance dans le Saint-Quentinois.
Si vous lisez les journaux de la presse locale, de nombreux événements liés à la 1e Guerre mondiale sont relatés depuis 2014.
Après les manifestations liées au centenaire du conflit, les commémorations actuelles concernent d'autres anniversaires : les 100 ans des reconstructions des communes, des églises, des mairies détruites, les 100 ans du baptême des cloches qui remplacent celles volées par les Allemands, les 100 ans des inaugurations des milliers de monuments aux Morts qui témoignent du sacrifice de nos aînés.
En effet, c'est aujourd'hui le centième anniversaire de l'inauguration du monument essignyacois.
Le Grand Écho de l'Aisne du 31 mai 1924 (en ligne sur gallica.bnf.fr) annonce 7 semaines à l'avance cette inauguration.
Ce site de la Bibliothèque nationale de France qui met en ligne des milliers, des millions plutôt, de pages de journaux locaux n'est pas en possession de tous les numéros et c'est justement le cas pour les mois de juillet et août 1924 pour ce bihebdomadaire axonais.
Donc aucun reportage de cette inauguration. A moins que la médiathèque Guy d Maupassant de Saint-Quentin ait une collection plus complète de ce journal. Il faudra attendre septembre et la reprise des activités du fonds local d'histoire pour le savoir
Depuis plusieurs années, ce blog et l'autre blog ont accumulé une somme de renseignements concernant le monument, L'idée est de compiler ces documents, de les compléter, de les corriger, de recenser les cartes postales anciennes du monument, de retrouver les traces de l'édification du monument, de son inauguration bien sûr...., de rédiger une biographie de chacun des soldats cités,
Le tout, non pas sur un blog dédié, non pas seulement sur des supports numériques, non pas uniquement stocké dans le cloud.... mais sur papier, ce bon vieux papier.
Un peu moins de 4 mois pour rédiger un livret qui sera présenté accompagné sans doute d'une exposition ce 11 novembre pour le 100e anniversaire de la première commémoration de l'armistice devant ce monument.
Si vous avez des documents, des informations qui pourraient enrichir cette recherche sur l'inauguration, vous pouvez prendre contact avec Jean-Philippe Brazier à l'adresse courriel suivante.
jean-philippe.brazier@orange.fr ou vous adresser à la mairie qui fera suivre.
Bien sûr, tous vos documents seront photographiés ou scannés et vous seront rendus dans les délais les plus courts.