Depuis cette période, chaque fin d'année, je ressasse cet épisode de ma vie de résistant, me félicitant avec l'âge de n'avoir pas eu sur la conscience la mort de nombreux habitants de la commune. Sans doute Dieu en a-t-il tenu compte à l'arrivée au ciel de l'âme du commandant Guy fusillé après un long martyr à Flossenbürg.
Quand je passe par là, me rendant sur la tombe de mes parents à Fonsomme, j'ai toujours regretté que les municipalités d'après guerre n'aient jamais pris l'initiative de baptiser la rue du Tour de Ville rue du Commandant Guy, rues qui existent à Fonsomme, Morcourt, Saint-Quentin.
Peut-être, n'ont-elles pas été mises au courant car à l'époque ces choses devaient rester secrètes.
A l'inauguration de la rue du Commandant Guy à Fonsomme, allusion fut faite, dans l'allocution du responsable régional de la Résistance, au commandant Guy qui, ayant refusé de faire sauter un train de munitions tout près d'ici, a, ce jour-là, sauvé la vie de nombreux Français.
Pour le cinquantenaire, avant de disparaître, j'ai voulu vous communiquer ce témoignage espérant ne pas vous avoir trop importunés par ces longueurs... et réparé un oubli.?!
Respectueuses salutations et bon Noël à tous. Bonne année 1995.
Raymond BAZIN
Raymond Bazin poursuit son courrier en évoquant Fernand Cochet, son chef de groupe pendant la Résistance et un coup de main effectué à Essigny en octobre 1943. Le blog y reviendra dans quelques jours.
Outre les 3 rues qui portent son nom dans l'Aisne, le commandant Guy est honoré au mémorial de Valençay (Indre), au mémorial Juno Beach à Courseulles-sur-Mer (Calvados), dans un parc à Wesmount au Canada, au mémorial de Groesbeek aux Pays-Bas et au mémorial du camp de Flossenbürg.
Sur l’île de Baffin (ou terre de Baffin), à l'extrême nord du Canada, un lac porte son nom. De même, toujours au Canada, une résidence d'anciens combattants à Montréal.