Hier, lors de la visite touristique et historique de la commune, avait été évoquée l'évacuation de la commune ordonnée par les Allemands le 5 avril 1917. En voici le récit fait par un des témoins.
La clôture du registre de l'état-civil lors de l'évacuation.
Au fur et à mesure que les Allemands faisaient évacuer les villages, c'était signe qu'ils ne se sentaient plus en sécurité et qu'ils craignaient une avance des Alliés dans notre contrée, en ces jours d'avril 1917. C'est ainsi, qu'à cette époque, ils décidèrent de faire partir toute la population de notre commune en une seule fois.
Depuis quelques jours, les aviations française et anglaise exécutaient de multiples reconnaissances dans la périphérie et, rapidement, l'odre fut donné aux habitants d'avoir à se préparer pour le départ, mettant à leur disposition des voitures devant contenir seulement quelques bagages.
Ils n'allèrent que jusqu'à Etaves-et-Bocquiaux, à environ 9 à 10 kilomètres.
En ce début d'avril, il restait 237 personnes (hormis les Allemands) dans la commune.
Le 4 avril, 162 furent évacuées sur Seboncourt.
Le 5 avril, 72 sur Etaves et 3 sur Fieulaine.
Seulement, si toutes les évacuations se ressemblaient à peu près, celle de notre commune fut attristée par un fait que nous devons rappeler avec beaucoup de peine : les habitants montés en voiture, et dont le cortège s'égrenait un à un, n'en ont même pas eu connaissance ce jour-là. En effet, au moment du départ, un grand malheur advenait, un grand deuil frappait la commune par la mort soudaine de son maire, M. Lesage, ancien instituteur, demeurant non loin de la gare.
L'acte de décès de M. Lesage sur le registre d'état-civil
La voiture qui enlevait les colis de ce dernier se trouvait être la dernière de ce convoi et M. et Mme Lesage étaient montés tous deux, quand soudainement, tellement étreint par l'émotion, M. Lesage s'aperçut qu'il avait laissé son pardessus dans le couloir, et qu'une certaine somme d'argent se trouvait dans la poche intérieure. D'un bond, il fut à terre et Madame Lesage l'attendit.
Ce fut, pendant ce temps, le plus tragique de l'affaire. Ne voyant pas revenir son mari, elle s'impatienta et descendit voir ce qu'il faisait. Jugez de sa stupeur...
Selon une autre source :
M. Lesage, maire, se rappelant qu'il avait oublié chez lui les oeufs que l'officier allemand lui avait réclamés est parti pour aller les chercher mais il n'est plus revenu. Que s'est-il passé ? Mystère. Le garde champêtre étant allé voir après lui...
Ou bien encore, selon M. Verzinet, ancien maire
C'est en évacuant que M. Lesage est décédé et
dévalisé sur la route.
A suivre...