Arthur Joseph Fortuné SELLIER est né à Essigny-le-Petit le 14 août 1881. Il est le fils de Joseph Fortuné, âgé de 30
ans, employé au chemin de fer, et de Marie-Claire-Laetitia MENU, âgée de 28 ans, festonneuse.
Du recrutement de Saint-Quentin, tout comme d'autres Essignyacois, il effectue
son service au 87ème RI caserné dans cette ville, .
Il se marie le 14 mai 1910 avec Marguerite Émilienne POITE à Essigny-le-Petit.
De cette union naîtra le 20 mars 1912 Suzanne Émilienne SELLIER qui épousera Gaston COUVEZ, lui même cheminot et fils
de cheminot.
Arthur SELLIER est sans doute rappelé au 287ème RI (régiment de réserve du 87ème RI) au début du
conflit. Ce régiment est composé de 2210 hommes de troupe et de 37 officiers. Il embarque à Saint-Quentin le 13 août pour Clermont-les-Fermes et Bucy-les-Pierrepont puis se déplace vers
Solre-le-Château (Nord) le 22 août puis se replie dès le 24 août.
Le 29 août, le régiment est aux alentours de Nouvion-et-Catillon.
Le 1er septembre, il est à Limé (sud de l'Aisne) après avoir parcouru 50 km en marche forcée en 21 h 30. Il
se déplace ensuite vers Villiers-Saint-Georges (Seine-et-Marne). Dès le 6, il participe à la poursuite de l'ennemi qui se replie. Le 14, il est aux environs de Guignicourt et de Berry-au-Bac
(limite Aisne-Marne) où il se retrouve sous le feu terrible de l'artillerie ennemie.
Début octobre, il est aux environs de Jonchery. Le 6, à Vignolles et Noyant près de Soissons puis reçoit l'ordre de se
rendre à Vailly (12 octobre). Le régiment y subit des pertes quotidiennes jusqu'aux terribles combats des 29 et 30 octobre.
Les pertes de ce régiment pour les deux jours de combats sont de 801 hommes.
Le 2ème classe Arthur SELLIER est sur la liste des disparus.
Blessé, il a sans doute été fait prisonnier par les Allemands et soigné dans l'église de Sancy transformée en hôpital
de campagne par l'ennemi. (Sancy était tombé aux mains des Allemands le 30).
L'église de Sancy à la fin du conflit
Parmi les nombreux blessés se trouvait le fils d’un chef de bureau du chemin de fer de l’État, Lucien Busquet, qui
mourut des suites de ses blessures, et fut enterré au milieu des décombres comme Arthur SELLIER.
La sépulture de l'Essignyacois dans les années 20.
Paul Busquet, le père de Lucien, ce cheminot jura de tout mettre en oeuvre pour que se reconstruise ce village
qui prit le nom de Sancy-les-Cheminots le 17 octobre 1929 (voir Wikipédia) en hommage à l'oeuvre cheminote.
La renaissance de ce village, entièrement anéanti en 1918, est donc le résultat de la grande fraternité des cheminots
et sur le blason de cette commune axonaise, figure la coupe d'un rail.
Plus tard, les corps inhumés dans de nombreux cimetières furent transférés dans des nécropoles dont celles de Soupir II
(qui date de 1934) dans laquelle se trouve la sépulture d'Arthur SELLIER.
La
sépulture d'Arthur SELLIER
Vue partielle de la nécropole française Soupir II.
Sources :
État-civil de la commune d'Essigny-le-Petit
Site "Mémoire des hommes"
Site "Memorial GenWeb"
Site "Wikipedia"