Sur le site de Généalogie-Aisne, on peut lire ce texte
relatif au moulin à eau d'Essigny-le-Grand.
On imagine mal un moulin à eau sur le terroir d'Essigny-le-Grand et pourtant....
Le moulin à eau
Les recherches dans les archives concernant le village d’Essigny-le-Grand permettent, parfois, de faire de curieuses
découvertes.
Qui, de nos jours, peut imaginer qu’Essigny possédait son moulin à partir de l’an 1150 ?
C’était un moulin à eau, tel qu’il en existe encore quelques-uns uns en France, en état de fonctionner et qui
appartenait jadis à l’Abbaye de Fonsomme.
Son emplacement se situait à la sortie des eaux de l’étang du village. Une dépression naturelle a formé un vallon,
profondément encaissé, dans lequel les eaux de sources avoisinantes venaient se déverser, d’où création d’un étang dont les proportions étaient beaucoup plus importantes qu’aujourd’hui, tant en
surface qu’en profondeur.
A cette époque, on ne pouvait installer de moulins à vent sur le plateau d’Essigny le Grand, ceux de « Tous vents »
dépendaient du chapitre de St-Quentin et ce dernier n’acceptait pas de « concurrence » aussi rapprochée et refusait tout simplement leur installation.
En bout de l’étang, une digue de retenue des eaux fut donc construite, afin d’augmenter considérablement le volume du
bassin. En contre-bas de cette digue, se construisit le moulin. Un petit canal d’évacuation de l’eau, formant une chute, fut réalisé. Son début était modulable par une simple vanne.
Le moulin était mis en action par l’intermédiaire d’une grande roue à aubes. Sur ses palettes en bois tombait la chute
d’eau entraînant la rotation. Démultipliée à l’intérieur du moulin par un système d’engrenages en bois, la meule pouvait alors tourner, écrasant le grain, produisantune farine brute qui était
ensuite tamisée mécaniquement.
Les récoltes des céréales du village étaient donc transformées sur place à la satisfaction de tous.
Lors de sa création, ce moulin appartint à l’Abbaye de Fonsommes qui en avait assumé les frais en 1150. Deux frères
religieux WALDIN et ROBERT en devinrent locataire, moyennant une redevance de 22 muids qu’ils devaient fournir annuellement à l’abbaye (un muid valant à l’époque 274 livres, c’est donc 6 028
litres de céréales diverses qui devaient être livrées). Une clause spéciale était incluse dans le contrat de location : « la redevance annuelle pouvait être annulée… à moins de manque d’eau
pendant plus de 2 mois… ou de la destruction du moulinpar l’ennemi ». Ils s’engageaient de leur côté à ne construire aucun autre moulin à moins d’une lieue en dessous ou au-dessus de celui
d’Essigny, soit 4 km.
L’évacuation de l’eau utilisée, se faisant par la Vallée Fauchée, rejoignait un ruisseau dénommé « La Clastroise »
avant de rejoindre le cours de la Somme.
Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Un souvenir toujours bien vivant mais dont l’origine est oubliée car, pour se rendre à
St-Quentin en voiture, chacun emprunte la rue du Moulin (dont le nom n’a jamais été modifié) et qui conduisait bien au moulin sur la route d’Urvillers.
Texte de Pierre GOBEAUX
Essigny le Grand –1997
Après une vie professionnelle bien remplie, Pierre GOBEAUX s’est tout d’abord attaché à établir l’arbre généalogique de sa famille du
côté maternel, née COLLET-SEILLIER, originaire d’Essigny le Grand dont il a pu remonter la filière jusqu’en 1697, sous Louis XIV. Ensuite, il a mis par écrit ses souvenirs, les récits de son
grand-père COLLET et effectué quelques recherches sur l’histoire locale. Quelques-uns de ses textes ont été publiés en leur temps dans le bulletin communal.